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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 14:46
FASCISME MODERNE OU FASCISATION
REMONTEE DES GROUPES FASCISTES RISQUE DE FASCISME DE TYPE ANCIEN


fasc_mod.jpgNotre Parti a défini cette période comme celle de la formation d’une forme moderne de fascisme, le fascisme moderne.

Les scholastiques qui en restent toujours aux définitions figées dans le temps et l’espace, ne veulent pas voir le changement de situation. Le fascisme, sur le fond, est toujours la dictature du capital financier (fusion du capital industriel et bancaire) à l’époque de l’impérialisme. Sur la forme, le fascisme prend différentes formes, et celles-ci peuvent varier, s’installer de façon brutale, ou suivre un processus lent. Dans ce cas, c’est le fascisme moderne.

Quelles sont les conditions de l’apparition de l’une ou l’autre forme ?

La première forme apparaît dans les conditions de la montée rapide de la lutte des masses, de l’existence de partis communistes forts menaçant directement l’existence de la bourgeoisie. Le fascisme de premier type est apparu après la 1ère guerre mondiale, après la victoire de la Révolution d’Octobre, la construction de la 3ème Internationale, le développement rapide des partis communistes des pays impérialistes, en prévision de nouveaux soulèvements (après l’échec des spartakistes en 1919, de Bela Kun en Hongrie, du PCA en 1924, des hésitations du Parti socialiste en Italie face à la montée du fascisme mussolinien).

La seconde forme est apparue lors du développement accéléré de la crise du capitalisme à l’échelle mondiale après la liquidation des Etats socialistes par les révisionnistes qui ont restauré le capitalisme au cours d’un long processus. A l’intérieur des pays impérialistes, les révisionnistes se sont transformés en nouveaux partis sociaux-démocrates, se sont joints aux anciens pour gérer le système capitaliste, en alternance avec la droite. Ils ont renforcé l’Etat capitaliste, dans tous les domaines, le modernisant, tentant de le rendre acceptable, tout en poursuivant et accélérant sa restructuration dans chaque pays et à l’échelle mondiale.

L’Etat est le moyen de domination économique d’une classe sur une autre, il utilise pour maintenir la domination de la classe capitaliste, pour défendre ses intérêts, divers moyens, mesures économiques permettant aux capitalistes de maintenir le taux ou la masse de profits, adaptant les lois et les mesures coercitives à cet objectif.

En période de crise les lois coercitives, scélérates, sont votées par le parlement. La répression accrue contre les masses s’intensifie, la justice devient de plus en plus répressive. La classe dominante fait payer la crise au prix fort à la classe ouvrière et aux couches populaires, ce qui provoque des révoltes des masses de plus en plus fortes.

La bourgeoisie craint que leurs partenaires sociaux (dirigeants des partis de gauche et d’extrême gauche, opportunistes de tout poil, direction des syndicats et associations réformistes) ne puissent contenir la révolte des masses. Cela malgré des années de collaboration des classes au cours duquel ils ont renforcé l’appareil d’Etat, qui est devenu au fil des ans un Etat policier, qui construit le fascisme moderne.

D’autres pensent que nous sommes dans une période de fascisation, c'est-à-dire une période où l’appareil d’Etat prend des mesures de répression contre les masses avancées et que ces mesures sont des mesures de contre-révolution préventive. Du coup ils limitent leur activité non à la lutte contre l’Etat, mais contre ces mesures de contre révolution préventive, contre la répression. Ils ne montrent pas que les partenaires sociaux concourent directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment au renforcement de l’Etat policier et de son support idéologique, politique et législatif, le fascisme moderne.

Cette « querelle » sur les termes peut paraître anodine, dérisoire. En fait elle recouvre une idéologie, celle de l’opportunisme ou de l’aventurisme, et souvent les deux à la fois. En effet les arguments des tenants de la thèse de la fascisation, disent que si l’on parle comme nous de fascisme moderne alors il faudrait faire un front uni avec les organisations de gauche et d’extrême gauche contre le fascisme, comme cela s’était fait ou aurait dû se faire à la base comme l’avait précisé l’Internationale Communiste à l’époque où il y avait d’authentiques partis communistes sans compter la base arrière formée par l’URSS, époque où en face d’eux, il y avait une forme brutale de fascisme. Ce n’est pas le cas aujourd’hui où la question principale pour s’opposer au fascisme moderne et pour se préparer à assumer la direction du Front Uni, c’est la question du Parti.

Les tenants de la fascisation la repousse aux calendes grecques, sous le prétexte qu’il faut avoir gagné les masses avant de créer le Parti alors qu’il faut le renforcer en lien avec les masses dans les luttes, rallier l’avant-garde au Parti et apprendre avec les masses, pour lier la théorie à la pratique. Ils se lamentent qu’ils n’y a pas de Parti, mais se refusent à aller vers les masses en déployant le drapeau maoïste, en contradiction avec toute construction du parti d’avant-garde telle que l’on fait en leur temps les communistes et les maoïstes qui nous ont précédé.

En finale, ils sont pour le front, sans le Parti et s’aligneront derrière les réformistes de tout poil en cas de danger imminent de fascisme, ce qui s’est passé quand Le Pen a pointé son nez, et que tous directions des partis, syndicats, organisations opportunistes ont appelé à voter pour Chirac, faute de perspective révolutionnaire. Bien sûr un front contre la répression est utile, mais il ne peut porter ses fruits qu’avec la perspective révolutionnaire et il n’est qu’un des éléments du Front Uni qui sans direction du Parti ne peut exister. Le Front Uni est un des trois éléments indispensables pour développer la guerre populaire prolongée pour la prise du pouvoir par le prolétariat.

D’autres pensent que Sarkozy n’est pas l’incarnation du fascisme moderne, ce que nous n’avons jamais dit. Ils présentent Sarkozy comme représentant de la bourgeoisie industrielle en lutte contre la bourgeoisie financière. Alors que n’importe quel apprenti marxiste, sait que depuis la fin du 19ème siècle, la fusion du capital industriel et du capital bancaire a produit le capital financier, qui domine toute la vie économique à l’époque de l’impérialisme. La bourgeoisie la plus réactionnaire représentant le capital financier a besoin du fascisme lorsque son système est menacé par l’existence d’un parti lié aux masses en révolte ou prêtes à se révolter. Sans ce Parti révolutionnaire lié aux masses, la bourgeoisie n’a pas besoin d’avoir recours au fascisme de type ancien.

Nos amis paniquent en constatant la résurgence de groupes fascistes, la multiplication relative des actes racistes et antisémites par des groupes extrémistes d’extrême droite. Ils estiment que la bourgeoisie a besoin du fascisme car Sarkozy représente à leurs yeux la bourgeoisie industrielle et ne défend pas le capital financier. Il suffit de voir les mesures économiques que prend l’Etat bourgeois dirigé par Sarkozy pour se convaincre du contraire.

La multiplication relative des actes racistes et antisémites a deux sources qui se rejoignent. L’agression impérialiste contre les peuples et l’exploitation des contradictions au sein du peuple par la bourgeoisie sont les sources de la montée du racisme et de l’antisémitisme. Il ne faut pas sous-estimer les groupes d’extrême-droite, rester vigilants, répondre aux attaques, mais ils sont marginaux et ne constituent pas dans l’immédiat le danger principal, pas plus que le Front national.

Aujourd’hui c’est l’organisation du capital financier agissant sous la forme du fascisme moderne et de l’Etat policier qui est le plus dangereux car avançant avec le masque de la démocratie, il creuse le lit du fascisme qui reste une menace pour l’avenir. Seule la force organisée du prolétariat à l’avant-garde du peuple regroupé dans un Front Uni et le développement de la guerre populaire dans les conditions adaptées et adaptables dans chaque pays, peut permettre de combattre le fascisme moderne et ainsi préparer de meilleures conditions pour lutter dans l’avenir contre le fascisme brutal et barbare auquel elle tentera d’avoir recours quand la montée de la révolution ici et dans le monde entier menacera les intérêts fondamentaux du capitalisme.

Tiré du Drapeau Rouge de septembre 2009

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