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SOMMAIRE
Soutenir la Guerre Populaire en Inde p.4
Le double objectif de l’iméprialisme français en Inde p.5
La stratégie du PC maoïste p.6
Réflexion sur la construction du Parti, du Front, du syndicat de classe et le travail de zone p.8
La question militaire, stratégie et tactique p.10
Comment aborder un problème ? p.13
A propos de De la contradiction et De la pratique p.17
Sur l’internationalisme prolétarien p.32
A propos des révoltes récentes p.32
40 ans de la mort de Pierre Overney : réapproprions nous notre histoire ! p.33
D’où viennent les idées justes ? p.34
Nouvelle brochure : Pour un féminisme révolutionnaire p .35
Edito
Après la liquidation complète du socialisme en URSS, dans les pays de l’Est et en Chine ; après la mise en place de cliques réactionnaires et, à leur tête, de dictateurs féroces formés à l’image
des pays capitalistes par les colonisateurs dans les pays ex-colonisés ; après la social-démocratisation de tous les anciens partis communistes sans exception ; l’impérialisme s’est senti des
ailes pour restructurer son économie à l’échelle planétaire au détriment du prolétariat, des masses populaires, des peuples du monde.
Cela a engendré la suppression de milliers d’emplois, la désorganisation de la production par les délocalisations, la destruction de pans entiers de l’économie, le pillage accru des matières
premières, la ruine de centaines de millions de paysans par l’appropriation de leurs terres par les multinationales, la déforestation anarchique, la pollution de la planète mettant en danger des
centaines de milliers d’espèces, etc.
Sur le plan politique, on assiste au renforcement de l’appareil d’Etat bourgeois, la mise en place progressive d’un fascisme qui ne dit pas son nom, le fascisme moderne, car il n’y a plus de
grand parti révolutionnaire pour menacer le pouvoir de la bourgeoisie. L’esprit de conciliation dans le cadre du système capitalisme est devenu la règle des partis de gauche, d’extrême gauche
officielle, du syndicalisme conciliateur « rassemblé ».
La crise de l’impérialisme a pour conséquence une réorganisation à l’échelle internationale de l’impérialisme, c’est-à-dire une lutte pour le repartage des richesses et marchés entre les
différentes puissances. Les contradictions inter-impérialistes se développent. L’exemple de la Syrie est particulièrement révélateur où la lutte est principalement entre les « anciens »
impérialistes (USA, Europe principalement) et les nouveaux (Russie, Chine principalement). L’objet y est clairement la lutte pour le pétrole au travers de l’augmentation de l’influence sur la
zone géographique du Moyen-Orient.
Mais « où il y a oppression, il y a résistance » !
La crise de l’impérialisme a également eu un impact direct sur le développement des luttes du prolétariat et des masses populaires dans le monde entier.
Ces luttes comportent plusieurs catégories :
1. Les Guerres Populaires dirigées par les Partis Communistes maoïstes
Elles ont pour objectif stratégique le communisme. En ce sens, elles sont la forme la plus élevée de la lutte anti-impérialiste.
2. Les luttes de libération nationale
Elles ont pour objectif d’appliquer le principe d’autodétermination des peuples. Elles sont donc opposées à l’impérialisme mais lorsqu’elles ne sont pas dirigées par les communistes, elles
conduisent à l’arrivée au pouvoir de la bourgeoisie nationale qui passe un accord avec l’impérialisme et empêche la révolution de construire le socialisme.
3. Les soulèvements dans les pays arabes ou contre les chiens de garde en Afrique
En l’absence de direction communiste, ces soulèvements aboutissent à la possibilité pour l’impérialisme de manoeuvrer et de conserver ou de conquérir leurs intérêts, sous une forme ou sous une
autre. En revanche, les masses apprennent dans la lutte qu’on a raison de se révolter et réalisent le pouvoir qu’elles ont. Cela crée les conditions pour le développement de partis communistes
devant impulser la ligne anti-impérialiste regroupant le peuple contre l’impérialisme, les classes compradores-bureaucratiques et les classes féodales.
4. Les mouvements de masses pacifiques
Les mouvements pacifiques comme celui des « indignés » et « #Occupy » refusent les directions politiques et tombent dans le réformisme. En revanche, dans certains pays comme l’Espagne, il a
abouti sur la formation de comités de quartier s’opposant aux expulsions par exemple. Ces mouvements ont pris des formes différentes selon les pays et ont eu un développement inégal. Certains
aspects sont justes et les communistes doivent s’appuyer sur ces aspects pour faire progresser les éléments les plus avancés.
5. Grèves ouvrières, de diverses professions et d’étudiants
La crise ayant eu comme répercussion les fermetures massives d’usines et d’entreprises dans les pays impérialistes, les grèves ouvrières et d’autres professions se sont développées. D’autre part,
la réduction des dépenses publiques des Etats dans le domaine de l’éducation, c’est-à-dire la privatisation de l’éducation, a également eu pour conséquence le développement de luttes étudiantes.
L’exemple le plus récent est la grève étudiante au Québec qui s’est élargie en raison de la répression gouvernementale. Cela développe les conditions objectives dans lesquelles les communistes
doivent et peuvent faire avancer la construction et la consolidation du Parti.
6. Luttes pour le logement, luttes de survie des paysans
Pour les locataires, l’affaiblissement de la sécurité de l’emploi et l’augmentation du coût de la vie a un impact direct sur la capacité de payer son loyer et/ou de trouver un logement décent.
D’autre part, les accédants à la propriété dépendant du crédit font face aux mêmes difficultés. Les petits paysans dépendant du crédit et soumis à la pression des monopoles sont également mis en
danger par la crise. Les communistes doivent s’emparer de cette réalité pour élargir et consolider le camp des alliés du prolétariat.
7. Luttes pour la protection de l’environnement, contre le fascisme et la répression, contre le racisme, pour l’égalité entre les femmes et les hommes, pour la liberté de la presse, pour
le droit des prisonniers, pour l’éducation pour toutes et tous, pour le droit et l’accès à la santé, etc.
Les réductions des dépenses publiques, des libertés démocratiques et les manoeuvres des classes dirigeantes et des partis et groupes populistes et fascistes de type « diviser pour mieux régner »
accentuent les luttes pour la défense et la conquête des droits démocratiques et l’amélioration des conditions de vie. Ces luttes justes peuvent faire avancer le mouvement de masse dont les
communistes doivent conquérir la direction.
L’avancée des soulèvements et des Guerres Populaires
L’avancée des soulèvements et guerres populaires vont ébranler le système capitaliste mondial. Leur développement dépend directement du rôle que les communistes y jouent.
Il y a en ce moment plusieurs types de soulèvement :
- Ceux des pays arabes
- Ceux des pays d’Asie
- Ceux d’Amérique du Sud, Centrale et Mexique
- Ceux des pays d’Afrique Noire
- Ceux dirigés par les mouvements de libération nationale : Palestine, Tamoul, etc.
- Ceux qui se déroulent en Europe et dans les autres pays impérialistes, nouveaux ou anciens : USA, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Russie, Chine
Ces soulèvements doivent être coordonnés sur la base minimale de l’anti-impérialisme :
- Ceux des pays arabes doivent être coordonnés en regard de spécificités communes sur le plan culturel (islam) et linguistique (arabe).
- Ceux des pays d’Asie, parce c’est dans cette région que se déploient (Inde, Philippines) ou se préparent des guerres populaires dirigées par des partis communistes maoïstes (Bhoutan, Bengladesh) et où les partis sont en formation (Pakistan, Sri-Lanka, Indonésie, Chine).
- Ceux d’Amérique du Sud, parce qu’une guerre populaire est dirigée par le PC du Pérou, qu’il y a plusieurs partis maoïstes en formation préparant la guerre populaire, qui ont de surcroît une unité linguistique (espagnol, portugais).
- Ceux des pays d’Afrique noire, qui globalement peuvent être coordonnés sur la base de regroupement linguistiques (francophone, anglophone, lusophone).
- Ceux des mouvements de libération nationale (Palestine, Sahraoui) qui peuvent être rattachés aux soulèvements populaires des pays arabes ; ceux des pays d’Asie où chaque mouvement de libération national ayant ses spécificités peut se coordonner avec les partis maoïstes menant la guerre populaire ou la préparant.
- Ceux d’Europe en tant que pays impérialistes qui sont confrontés spécifiquement à la politique commune européenne, dirigés en alternance par des gouvernements de gauche ou de droite, garants de la perpétuation du système capitaliste.
- Ceux, plus globalement, des pays impérialistes qui doivent lutter contre leur propre impérialisme.
Un processus de fascisation est en cours dans tous les pays d’Europe, processus que les deux partis maoïstes constitués actuellement en Europe (France et Italie) définissent comme une forme
spécifique du fascisme de notre époque en constant développement. Le fascisme moderne est caractérisé par une destruction de tous les acquis sociaux, la soumission au processus de mondialisation
et ses conséquences (désindustrialisation des pays impérialistes, pertes d’emploi) qui produisent des soulèvements démocratiques contre les gouvernements en place qu’ils soient de gauche ou de
droite qui confortent la montée du fascisme moderne et des partis et mouvements d’extrême droite. En Europe et plus largement dans les pays impérialistes ce processus est en cours.
Les soulèvements en cours, dans les pays arabes en particulier et malgré leurs limites, sont un bond en avant pour le mouvement ouvrier et populaire mondial, un pas vers la constitution de partis
communistes maoïstes notamment en Tunisie et au Maroc.
Les manifestations de protestations démocratiques dans les pays capitalistes se développent (Espagne, Grèce). La nécessité de formation des partis communistes maoïstes dans les pays d’Europe
devient de plus en plus pressante et pose la nécessité de regrouper ceux qui se réclament du maoïsme au travers du principe unité-lutte-unité.
Pour que les soulèvements démocratiques dans les pays arabes et en Europe, qui sont un premier pas, se transforment en soulèvements révolutionnaires, il est impératif que des partis communistes
maoïstes se construisent :
Pour affirmer la nécessité de la guerre populaire prolongée dans tous les types de pays.
- Pour l’instauration de la dictature du prolétariat sans étape dans les pays impérialistes.
- Pour l’instauration, dans les pays opprimés, de la démocratie populaire de plusieurs classes sous la direction de la classe ouvrière (première forme de la dictature du prolétariat) à laquelle succède sans interruption la construction du socialisme.
- Pour approfondir la dictature du prolétariat par l’élargissement continue de la démocratie prolétarienne dans tous les secteurs de la vie (économie, politique, culture, éducation, etc.)
- Pour planifier la production et transformer la superstructure à l’échelle mondiale afin de réaliser le communisme intégral.
- Pour éclairer le chemin de la révolution sans oublier que ce sont les masses qui font l’histoire et qui doivent prendre en main, guidées par le parti, l’œuvre d’émancipation, qui ne peut être accomplie et stabilisée que par les travailleurs de toutes les nations eux-mêmes.
En avant pour l’édification du Parti Communiste maoïste !
A bas l’impérialisme !
Vive la lutte des peuples opprimés du monde !