FASCISME MODERNE, GUERRE POPULAIRE, MONTEE DE L’EXTREME DROITE : LES MAOISTES AURAIENT-ILS RAISON ?

Depuis plusieurs années, le PC maoïste de France parle de fascisme moderne en spécifiant :

- Le fascisme c’est la dictature brutale du capitalisme financier le plus réactionnaire.

- Les formes du fascisme ne sont pas figées, mais liés aux contextes historiques. 

- Avant la 2^ème guerre mondiale, il y avait eu la révolution d’Octobre d’où était né un Etat socialiste puissant, l’URSS qui constituait une menace contre l’impérialism.

- Des partis communistes puissants et combatifs s’étaient édifiés  dans les pays impérialistes, mais aussi dans les pays semi-coloniaux.

Devant le risque de nouvelles révolutions, partout où elle a pu, la bourgeoisie a toujours anéanti les libertés démocratiques et instauré la dictature brutale, le fascisme et sa forme raciste la plus barbare : le nazisme.  

- Après la guerre, le camp socialiste s’est élargi aux pays de l’Est, puis à la Chine, un fort mouvement de libération nationale s’est développé.  

- Après la mort de Staline, puis de Mao, le processus de restauration capitaliste s’est développé à grande vitesse.  

- Les partis communistes des autres pays ont complètement révisé les principes communistes.

C’est dans ces conditions où la bourgeoisie n’a plus en face d’elle ni camp socialiste, ni partis communistes conséquents et que domine l’esprit de conciliation que la bourgeoisie a développé une nouvelle forme de fascisme rampant, que nous appelons le fascisme moderne. Celui-ci est un processus de restauration du fascisme nécessaire à la bourgeoisie pour se maintenir.

Au nom de la sécurité, de la « lutte contre le terrorisme », l’Etat est devenu un Etat policier. Au nom de la défense de l’économie capitaliste, tous les acquis sociaux sont  réduits, les lois modifiées, des décrets xénophobes sont pris contre les immigrés, les Rroms, pendant que le poison idéologique du fascisme moderne se répand dans les médias.

La bourgeoisie a besoin  d’une nouvelle forme de fascisme car l’ancienne n’est pas acceptée.

La droite a mis en route la politique sécuritaire et anti-immigration du Front National et renforcé le chauvinisme pour diviser le prolétariat, la classe ouvrière et le peuple et justifier la répression.

Dans les pays impérialistes d’Europe, la montée du fascisme moderne se concrétise au parlement par l’alliance de plus en plus étroite entre la droite et l’extrême droite. La politique illusoire de l’amélioration du capitalisme de la gauche et les espoirs déçus au sein des masses concourent à cette montée de l’extrême-droite et son alliance avec la droite. 

En Amérique du Sud,  la réaction soutenue par l’impérialisme américain tente de renverser la « gauche ». Il faut s’attendre à des tentatives de putsch, ou à un fléchissement des « réformes ».

La concurrence entre pays impérialistes et la montée des grands pays émergents conduit inéluctablement à une nouvelle guerre mondiale de repartage, quelle que soit sa forme.

Ce que nous venons d’analyser les masses le ressentent de plus en plus

Lors de la manifestation du 2 Octobre, la plupart des manifestants avec qui nous avons parlé nous ont dit que nous avions raison. Partout le fascisme monte ! C’est vrai qu’il n’y a plus de parti communiste fort. Tous s’accordent à  dire que les directions syndicales sont réformistes, conciliatrices, certains crient à la trahison. Tous s’accordent à dire qu’il faut construire l’unité à la base, qu’il faut faire comme en 1936, comme en 1968, à savoir bloquer le système. Parfois on peut se poser la question à savoir si les masses ne sont pas plus maoïstes que les maoïstes. En effet tous pensent qu’ « il faut que ça pète », qu’il faudra à moment s’affronter à l’appareil d’Etat.  Qu’effectivement en Amérique Latine prépare avec la réaction le renversement des régimes progressistes,  que l’on risque de voir de nouveaux Pinochet.

Quand nous parlons des guerres populaires en Inde, aux Philippines, beaucoup pensent  qu’il faudra en venir là dans nos pays. De nombreux membres du PCF, des membres des jeunesses communistes, des jeunes inorganisés, des révolutionnaires (y compris dans les groupes  trotskistes) achètent la Cause du Peuple dont le numéro zéro est épuisé. Il y a un besoin d’unité mais pas d’une unité fourre-tout.

Tous craignent la montée du fascisme, certains espèrent un sursaut de la gauche, mais beaucoup pensent qu’il faut s’organiser pour en finir avec cette montée du fascisme moderne. Beaucoup pensent comme nous, qu’il faut tout reconstruire : le Parti, le syndicalisme de classe, un Front Populaire et se préparer à la riposte pour s’opposer à la déclaration de guerre de la bourgeoisie.

La décantation des esprits grandit de jour en jour malgré le matraquage idéologique de la bourgeoisie, malgré les conciliateurs. C’est une bonne chose que les idées des masses coïncident de plus en plus avec  celles des maoïstes, car en définitive ce sont les masses qui font l’histoire.