Le Drapeau Rouge est le journal et le blog du PC maoïste de France. Communiste,révolutionnaire et internationaliste, le PCmF lutte pour une révolution radicale en direction du communisme !
La poursuite du mouvement
Après l’écrasante de la droite aux élections de Juin, les trotskistes avançaient la thèse du reflux. La Gauche Prolétarienne parlait de guerre prolongée. Elle élaborait un plan d’implantation sur les usines. La lutte contre le révisionnisme se développait : création de comités de lutte d’atelier à Renault, lutte contre les cadences infernales, contre l’oppression de fabrique (lutte contre les petits chefs), actions contre les mouchards (Groupes Ouvriers Anti-flics), les nouveaux partisans (Nouvelle Résistance Populaire), Secours Rouge (avec d’autres organisations), dans l’esprit du Front Uni contre la répression, Comité Vérité et Justice, Agence de presse Libération.
Béni-Lévi (Pierre Victor) dirigeant de la GP en 1973, a « théorisé » la lutte des Lip « qui font la révolution sans le savoir comme monsieur Jourdain fait de la prose », et il déclare que la GP doit se disperser dans les masses, se dissoudre, la GP est liquidée malgré l’opposition centaine de militants et maintenir la Cause du Peuple. Le PCMLF, le PCR, l’OCF vont se renforcer. Mais à la mort de Mao, ces organisations vont soutenir la théorie des trois mondes et vont liquider leurs organisations. Des organisations dont l’ORPCF issu du PCMLF et l’OCP-Cause du Peuple vont dénoncer les révisionnistes chinois et Deng Xiaoping, puis se rassembler. Le PCOF va être créé et va s’aligner sur le PTA qui va attaquer le maoïsme et Mao Zedong. Le prestige du PTA, présenté comme phare du socialisme va entraîner le mouvement sur la voie du révisionnisme.
Après la liquidation de la GP, va se développer le mouvement autonome. Les NAPAP vont former un noyau armé qui va exécuter l’assassin de Pierre Overney, Tramoni.
Le groupe Action Directe va naître, multiplier les actions armées et attentats contre des cibles anti-impérialistes et capitalistes.
La GP a été le seul mouvement se réclamant du maoïsme qui a eu une pratique importante dans les masses, alors qu’Action Directe, n’a pas eu d’influence dans la classe ouvrière.
La GP a pratiqué l’action symbolique semi armée et avait comme objectif de mener la lutte armée, la guerre prolongée contre la bourgeoisie, mais ne franchit pas le pas.
Les manques de ces deux organisations ne sauraient faire oublier les aspects positifs de l’une et l’autre, pas plus que le révisionnisme ouvert du PCF depuis les années soixante, ne saurait faire oublier, la juste création de la section française de la IIIème Internationale, les luttes menées, et particulièrement la période de la Résistance. Ces expériences, ces luttes, font partie de notre patrimoine idéologique, politique et organisationnel comme la Commune de Paris et sur le plan international, la Révolution d’Octobre, la Révolution Chinoise, et les guerres populaires aujourd’hui au Pérou, au Népal, en Inde, en Turquie, Philippines …
DE LA REVOLTE DES BANLIEUES A LA REVOLUTION PROLETARIENNE PAR LA GUERRE POPULAIRE PROLONGEE
Partant de l’analyse de la Commune de Paris, puis d’une analyse critique de l’histoire du PCF, de la Résistance Antifasciste et du combat des maoïstes dans les années 70, la revue en concluait qu’à partir de différents éléments on pouvait dire qu’un début de guerre populaire s’était déjà produit dans notre pays et dans d’autres pays impérialistes comme l’Italie avec la Résistance antifasciste et le mouvement des années 70/80. Le premier Cahier du maoïsme (revue marxiste-léniniste-maoïste) posait le problème de la guerre populaire dans les pays impérialistes.
Pouvons nous dire que la révolte des banlieues, le mouvement contre le CPE sont des éléments de la guerre populaire, font partis du processus qui y conduit ? Nous pouvons à cette question répondre oui !
Les jeunes des banlieues ont osé se révolter sans organisation, car les organisations ont abandonné un véritable travail politique révolutionnaire dans ces quartiers, pour la simple raison quelles sont opposées à la rage qui se transforme en violence. Elles appellent au renforcement de la police, de la justice, demandent plus de moyens pour neutraliser cette colère, cette rage, pour pacifier la jeunesse désespérée. Ceci explique pourquoi, les pacifistes, les conciliateurs sont rejetés par les jeunes des banlieues. Bien sûr il y a des excès, mais il ne faut pas confondre la juste révolte et des excès qui est normale au début de la révolte.
Le mouvement lui-même emploie une violence limitée qui met sur la défensive l’appareil d’Etat, qui a peur d’une bavure qui pourrait radicaliser le mouvement. La direction du mouvement échappe en partie aux forces organisées, qui y exercent néanmoins leur influence.
PROCESSUS DE GUERRE POPULAIRE DANS LES PAYS IMPERIALISTES
La guerre populaire n’est pas une simple opération militaire. C’est avant tout une guerre du peuple. Une guerre se prépare. C’est la politique par d’autres moyens. Il s’agit donc de commencer la lutte politique révolutionnaire en s’appuyant sur la résistance populaire à l’appareil d’Etat, dans les formes que les masses avancées adoptent dans la première phase de la Résistance.
Mais on ne peut apprendre à combattre qu’en combattant.
Il est évident qu’une insurrection victorieuse dans l’état actuel du mouvement ouvrier et populaire est impossible, que les forces réformistes vont s’opposer à la constitution d’un parti révolutionnaire, d’un front populaire regroupant tous ceux qui veulent changer la société. Qui plus est l’insurrection est l’aboutissement d’une guerre prolongée au cours de laquelle s’édifie le parti révolutionnaire à travers la lutte de classe sur tous les plans, sur les lieux de travail, contre le patron et les conciliateurs réformistes et révisionnistes, contre l’appareil d’Etat, sa police et appelée à la rescousse. Le prolétariat doit nécessairement reconstruire son organisation de classe, le Parti pour combattre le révisionnisme et le réformiste qui servent de bouclier à la bourgeoisie. Sur les lieux de travail, les ouvriers et les salariés combatifs syndiqués ou non syndiqués doivent reconstituer leur syndicat de classe, cela passe par des organismes intermédiaires (conseils d’ateliers, de bureaux, comités de lutte). L’Université et le lycée regroupent une masse importante de jeunes dont une forte proportion est révoltée et une minorité décidée à lutter contre la répression sous toutes ses formes. La jeunesse étudiante et la jeunesse des quartiers populaires ont montré leur combativité au cours de la révolte des quartiers populaires et de la lutte contre le CPE, les dernières manifestations contre Sakorsy ont montré que la jeunesse n’est pas prête à accepter les réformes qui vont approfondir le phénomène de précarité, détruire les acquis. Nous soutenons tout appel à la constitution de comités de résistance à la répression dans les universités, les lycées, les quartiers. Nous soutenons toutes initiative.
La lutte de classes n’est pas morte, pour la simple raison que les classes existent et que le prolétariat n’a jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui en France, mais aussi dans le monde entier, alors que le capital financier qui domine toute l’économie est concentré entre une minorité de moins en moins importante.
La guerre populaire n’est pas le militarisme. La guerre populaire est la guerre que mène le peuple dirigé par son Etat-major, le Parti Communiste à notre époque le Parti maoïste.
Pourquoi le Parti Communiste, parce que le but stratégique est le communisme et que la marche au communisme obéit à des lois. L’ennemi est organisé sur des bases de classe et dispose d’un Etat-major, un appareil d’Etat, des moyens puissants. Nous devons acquérir des moyens supérieurs et nous le pouvons car nous sommes les plus nombreux. L’ennemi ne va pas nous laisser reconstituer pacifiquement des forces qui se donnent comme objectif de les chasser définitivement du pouvoir de détruire leur Etat pour en construire un autre aux profit exclusif du monde du travail et en les faisant rentrer dans le rang comme simple travailleur, en expropriant leurs outils de production, mettant l’éducation, les sciences et les techniques, la recherche au service de l’humanité et détruire leur arsenal militaire et autres secteurs parasitaires, en mettant fin à la corruption, aux trafics en tout genre, en supprimant tous impôts directs, en transformant la plus-value capitaliste en fond d’investissement socialiste et en redistribuant socialement les fruits de ces investissements, en établissant des plans de développement tenant compte de la préservation de l’environnement. Nous n’avons pas à nous préoccuper de leurs plans de développement car ce ne sont pas les nôtres.
Faire converger les luttes n’est pas suffisant car les luttes ont une fin, car quand une lutte commence, une autre s’éteint. Il nous faut avoir une direction le Parti, regrouper tout ceux qui se battent sur le front du Travail, à l’Université, etc. dans un Front Uni, regroupant tous ceux qui se battent contre la réaction et s’opposent au réformisme et au révisionnisme. Et enfin édifier une force capable de s’opposer à la l’appareil répressif de l’Etat.
Pourquoi un Parti maoïste ? Parce que seul le parti maoïste dit que l’on ne peut prendre le pouvoir sans mener à bien le processus de guerre populaire prolongée, car l‘Insurrection finale n’est que l’aboutissement de cette guerre prolongée.
La guerre populaire prolongée n’est pas un acte purement militaire, mais une guerre complexe qui englobe tous les secteurs de la société et qui recouvrent différents aspects de la lutte de classes (démocratiques, politiques, militaires, économiques, culturels, idéologiques etc..). Elle se développe à divers niveaux et sous diverses formes.
Au cours de ce processus, le prolétariat et les masses populaires prennent conscience de leur force en s’organisant, elles conquièrent leur propre pouvoir, se rendent compte que l’ennemi de classe a peur et prennent confiance en leurs possibilités de le faire reculer, de le vaincre. Au cours de la lutte les réformistes et les révisionnistes montrent leurs véritables visages d’agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, soit ils persistent, soit ils se rentrent compte de leurs points de vue erronés, dans ce cas ils peuvent reprendre leur place dans la lutte pour la Révolution.
Nous sommes pour la constitution d’organismes de masses du prolétariat, car notre conception de l’Etat prolétarien tient compte des erreurs historiques et inévitables du passé, faute d’expérience antérieures de construction du socialisme.
MESURES SUR LE PLAN POLITIQUE ET IDEOLOGIUE
- Elus révocables à tout moment
- Fonctionnaires payés sur la base d’un ouvrier d’un ouvrier professionnel.
- Contrôle prolétarien.
- Plan central ratifié après enquête à la base à partir de propositions argumentées du centre ou proposition de la base, de structures, individus.
- Grands axes de politique de coopération internationale ou étrangère n’ayant pas de caractère d’urgence soumise à l’avis de la base.
- Armement du prolétariat, contrôle prolétarien sur les officiers et spécialistes.
- Refonte de l’enseignement sur des bases économiques, politiques nouvelles. Formation idéologique et historique sur des bases progressistes sans cacher les idées rétrogrades mais en les enseignant de façon dialectique.
MESURES SUR LE PLAN ECONOMIQUE
- Expropriation de tous les grands moyens de production et d’échanges, de toutes les banques, création d’une banque centrale d’Etat, de la grande propriété foncière, de la recherche, des promoteurs immobiliers et des agences, etc., sans indemnisation.
- Regroupement d’organismes régionaux immobiliers chargés de définir les besoins, de procéder aux réquisitions, à l’organisation d’un plan de rénovation, de répartition en fonction des besoins et un plan de construction de logements neuf.
Paris le 22 Mai 2007 Parti Communiste maoïste de France
SUPPLEMENT A « DRAPEAU ROUGE »
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