Depuis que Sarkozy a été élu Président de la République les restructurations capitalistes et la répression n’ont fait que se développer. Nous devons en faire le
bilan, examiner le contenu, les formes, le mode d’action des luttes qui s’y sont opposées, l’attitude des partis, des syndicats et des organisations, les contradictions qui sont apparues et les
instruments idéologiques, politiques et organisationnels qu’il faut nous doter pour faire reculer la bourgeoisie, passer de la tactique de défense à la tactique offensive, de la défense
stratégique à l’équilibre stratégique, puis à l’offensive stratégique dans un pays impérialiste développé comme le notre. Le but stratégique est la révolution prolétarienne dans notre
pays. Dans le cadre imposé par l’Europe, nous devons développer la solidarité de classe et l’internationalisme prolétarien en aidant à la création de partis communistes de
type nouveau dans chaque pays formant la communauté.
Sarkozy élu a immédiatement mis en route le rouleau compresseur des « réformes » qui n’ont qu’un seul but la meilleure rentabilisation du capital
financier. Dans l’objectif de privatiser le service public : il s’est attaqué au régime spéciaux pour porter la date de départ en retraite à 40 ans au lieu de 37,5, c'est-à-dire aligner ce
départ par le haut alors que la rentrée dans la vie active est de est de plus en plus tardive, que la recherche d’un emploi est de plus en plus difficile la retraite de plus en plus tardive, que
les licenciements et les délocalisations se poursuivent. Fin décembre, en accord avec le MEDEF, Sarkozy remet en cause les 35 heures, repousser les heures supplémentaires au-delà des 40 heures,
et tenter d’imposer le contrat individuel en place des conventions collectives.
La réforme de la justice ne va pas dans le sens d’une meilleure justice, mais d’une justice de plus en plus expéditive, de nombreux conseils de prud’hommes sont
supprimés, allongeant les délais de règlement des dossiers, les patrons demandent que ce problème soit résolu par la transaction qui n’est prise en compte ni pour chômage, ni pour la retraite,
mais qui supprimera les règles du licenciement. Sur le plan de la Santé, franchise sur les médicaments, augmentation de la CSG, alors que les exonérations patronales se multiplient.
Les prix flambent : augmentations des prix du pétrole, du gaz, ce qui entraîne l’augmentation générale
des denrées (blé, soja, cacao etc.), des matières premières, alors que la recherche d‘un emploi est de plus en plus difficile, que les licenciements et les délocalisations se
poursuivent. les transports, le chauffage etc. augmentent. Pendant que les salaires stagnent, les prix de l’immobilier flambent ce qui entraîne l’augmentation des loyers, alors que l’Etat veut
vendre le parc immobilier HLM, qu’il faudrait construire 800.000 logements, que 2 millions dont les ¾ sont réhabilitables ou habitables en l’état, sans compter les bureaux
vides.
La fusion de l’ANPE et des Assedic c’est pour cerner les chômeurs et les obliger à reprendre n’importe quel travail, à n’importe quel prix
quelque soit leur niveau de qualification.
La LRU vise à donner tous les pouvoirs au Président d’Université qui pourra choisir professeurs et collaborateurs. Il sera le gestionnaire sans avoir de compte à
rendre sur l’affectation des budgets alloués. Il pourra faire appel à des capitaux privés. Au bout de 5 ans l’Université pourra acheter les locaux, ce qui veut dire que va se
former des facultés d’élite. Les étudiants devront effectuer des stages en alternance payés au minimum. Pour s’opposer au mouvement d’occupation des Universités la police et
l’armée (G.M) évacuent les étudiants à coups de matraques comme à Nanterre, Grenoble, Lille, avec la participation physique de certains Présidents.
Les problèmes des sans-abri ne sont pas réglés, la loi du « droit opposable », se révèle comme un leurre, seules des places
d’urgence ont été ouvertes pour les périodes de grand froid, même les logements fixes alloués, le sont la plupart du temps pour une période probatoire. Bien que le mouvement soit
pacifique, il est réprimé violemment par la police, le dernier exemple étant l’évacuation manu militari par les CRS sur les bords de Seine. La répression continue contre les sans-papiers
y compris les enfants scolarisés, contrôle continu, expulsions (près de 25.000 en 1 an).
Dans les banlieues, le harcèlement contre les jeunes fait régner un climat de peur et de panique qui a provoqué dernièrement la mort de deux
jeunes, une véritable occupation (1000 CRS) contre la révolte.
Dès la rentrée de Janvier, Sarkosy passe à l’offensive contre les chômeurs qui devront suite une formation-bidon, accepter n’importe quel poste à n’importe quel
prix, sinon ils seront radiés du chômage s’ils refusent deux emplois « raisonnables »..
OU IL Y A OPPRESSION, IL Y A RESISTANCE ! ON A LA DROIT DE SE REVOLTER !
A l’offensive de la
bourgeoisie contre la classe ouvrière et les couches populaires répond la résistance populaire, malgré le sabotage des grèves par les directions des partis et organisations
réformistes de plus en plus intégrées à l’appareil d’Etat bourgeois.
Le mouvement étudiant se poursuit contre l’UNEF qui s’oppose au retrait de la LRU. La
Coordination Nationale elle, se renforce. Une autre voie est ouverte pour la constitution d’un syndicat unitaire de combat sur l’Université.
La prise de conscience de la collaboration des directions des centrales syndicales grandit parmi
les syndiqués, des assemblées unitaires des « régimes spéciaux », reçoivent l’appui des fonctionnaires, des travailleurs du privé alors que les directions font tout pour
empêcher l’extension du mouvement et que les partis sont en pleine discussion pour se répartir les places sur les listes et les fauteuils dans les municipalités et ramener le calme,
saboter, étouffer le mouvement de résistance qui s’esquisse, Ces partis et syndicats ne sont plus les instruments que le prolétariat à besoin aujourd’hui
pour combattre le fascisme moderne et l’Etat policier car ils sont intégrés à cet Etat, et apporte leur contribution à la formation de la nouvelle forme de la dictature bourgeoisie. Ce fascisme
rampant, c’est le fascisme moderne. Cet Etat policier, ce fascisme moderne, nous les voyons partout se développer en Europe, les gouvernements qui les mettent en place
sont de gauche (Espagne, Angleterre, Pologne), de centre-gauche (avec l’appui des révisionnistes) en Italie, de l’alliance droite-gauche en Allemagne, de droite en France. Pour les élections
municipales en France, trois organisations trotskistes (LCR, LO, PT) représentant le radicalisme petit-bourgeois font front commun avec le P « c »F révisionniste, et le PS
social-démocrate de droite.
La question centrale est la constitution de partis de type nouveau ayant une
stratégie révolutionnaire visant à la prise du pouvoir par le prolétariat et les masses populaires de notre pays. Ce parti doit se construire en lien le plus étroit possible
avec les masses en luttes dans les entreprises, sur les quartiers, dans les quartiers populaires, à l’Université. Ce parti doit aider à la formation d’un
véritable mouvement de la jeunesse révolutionnaire, aider à la constitution d’un Front Uni contre le fascisme moderne, et de moyens pour lutter
contre la répression de l’Etat policier.