La crise économique est une occasion extraordinaire pour la bourgeoisie de réorganiser sa production pour tirer de meilleurs profits et pour attaquer plus encore les conquêtes de la classe ouvrière et des masses populaires. Le gouvernement de « gauche » suit exactement cette direction.
Avec le Pacte de Responsabilité, le patronat bénéficie de 36 Mds d’euros d’exonérations (dont près de 20 Mds qui n’iront pas dans les caisses de la Sécurité Sociale) en plus des 172 Mds d’euros d’aides publiques de toutes sortes ; et un crédit d’impôts de 41 Mds d’euros pour la « compétitivité et l’emploi » (!). En 10 ans, le patronat a bénéficié de 220 Mds d’euros d’exonérations de cotisations sociales. D’autre part, le gouvernement a annoncé 50 Mds de coupes budgétaires dont 10 Mds pour les Assurances Maladies.
Les conséquences de ces mesures sont la réduction du congé parental, la baisse drastique de la prime à la naissance à partir du 2ème enfant, la fermeture de centres de soins et d’accueil, l’accès aux soins dans les hôpitaux publics diminué. Bref, encore des attaques dont les familles les moins aisées vont souffrir, notamment les familles monoparentales (dans 85% des cas, une mère avec ses enfants) qui sont déjà dans une situation plus que difficile au niveau de l’emploi, des revenus, du logement, etc.
Les différents plans du gouvernement ne sont que des cadeaux à la bourgeoisie et des attaques contre la classe ouvrière et les masses populaires. Dans notre pays, plus qu’ébola, nous faisons face à une épidémie de chômage, de fermetures d’usines, d’augmentation des prix, de baisse du pouvoir d’achat, de diminution des retraites, etc. On doit toujours aller de plus en plus loin pour trouver du travail, voir déménager, ce qui augmente nos dépenses.
La politique des gouvernements successifs a eu pour conséquences le rejet massif de la politique des partis de droite et de gauche, la montée du FN et de l’idéologie fasciste, raciste, anticommuniste, antisyndicale sous le masque d’un populisme anticapitaliste, un mensonge qui s’ajoute à ceux de la droite et des sociaux-traîtres.
Les gouvernements de « gauche » et de droite creusent le lit du fascisme. La politique de conciliation de classes voire de collaboration de classes dans le mouvement ouvrier désorganise notre classe, la désarme, la paralyse.
Sur ce terreau prospère la vermine fasciste qui resurgit et se renforce en période de crise et entre en lutte ouverte avec les autres partis bourgeois. Le fascisme s’adapte aux conditions spécifiques d’une époque, aux conditions politiques, sociales, économiques. Il peut être laïc ou utiliser la religion pour perpétrer le système d’exploitation et d’oppression, imposer brutalement la politique de la bourgeoisie. Le fascisme agit selon les intérêts de la bourgeoisie. Il tente de diviser le peuple, suivant ses origines, sa culture, son ethnie, etc. Il exalte la nation pour entrainer le peuple dans ses guerres d’agression, fomenter des guerres civiles, ou l’unir derrière l’entreprise qui elle seule créerait les richesses (voir le discours de Valls au MEDEF) alors que c’est nous, qui n’avons que notre force de travail, qui produisons les richesses !
Dans cette période difficile où chacun essaye de s’en sortir comme il peut, la classe ouvrière et les masses populaires se battent néanmoins et remportent des victoires partielles, localisées, comme ceux et celles de Fralib ou à la Poste. Il est possible de faire reculer le patronat privé ou public, mais cela nécessite de relever la tête et reprendre nos affaires en main pour construire l’Unité à la base et la solidarité combattive.
Coordonner les luttes est une bonne chose, mais a une portée limitée, car tout le monde ne se mobilise pas en même temps. Les grèves par secteur divisent et épuisent les travailleurs. C’est seulement quand le mouvement de grève est massif, que l’appareil de production est arrêté, les usines occupées, que le patronat négocie et que les travailleurs et travailleuses peuvent obtenir des conquêtes qui leur permettent d’améliorer temporairement leurs conditions de vie, comme en 1936, après la guerre avec l’application du programme du Conseil National de la Résistance ou en Mai 1968.
Ce sera une première étape dans la formation du Front Ouvrier Révolutionnaire nécessaire dans la lutte contre le système capitaliste et la lutte contre le fascisme, car nous ne pouvons nous arrêter à la simple négociation de nos conditions d’exploitation. L’objectif dont nous devons nous emparer est celui de la révolution, sans laquelle nous ne pourrons bâtir un monde dirigé par les travailleurs et travailleuses, qui servira non plus les intérêts de la bourgeoisie mais ceux de la classe ouvrière et des masses populaires.
Face à la crise, aux fascistes et à la bourgeoisie, une solution : révolution !
BLOCROUGE
Le discours de Valls au MEDEF fait rêver le patronat mais n'augure rien de bon pour les travailleurs.
Un premier ministre socialiste, jouant la serpillière devant une tribune de bourgeois aux anges, cela aurait pu être une pièce de théâtre, mais une fois de plus, avec le PS, la réalité dépasse la fiction.
Rien de nouveau dans cette scène : en 2 ans de gouvernement, le parti socialiste nous avait déjà prouvé de nombreuses fois qu'il a été un fervent défenseur des intérêts du patronat. Mais cette fois ci, le discours est clair et assumé, débarrassé de la fausse pudeur habituelle. Ici, les mots parlent d'eux mêmes et la déclaration d'amour est explicite :
"Mesdames et Messieurs les chefs d'entreprise, Mmes et MM. les entrepreneurs, la France a besoin de vous. La France a besoin de ses entreprises. De toutes ses entreprises."
Les applaudissements du MEDEF ne sont de la part de la bourgeoisie qu'une petite tape sur l'épaule de Valls comme pour féliciter un chien docile.
Docile, le gouvernement l'est avec les possédants, mais par contre quand il s'agit du peuple, le chien montre les crocs, aboie et mord même très souvent.
L'ANI, le pacte de responsabilité, les discours racistes contre les Rroms, la politique sécuritaire, les attaques contres les droits des femmes, les expulsions de sans papiers, le racisme d’État, la crise que l'on fait payer aux travailleurs... Le catalogue des crimes actuels du PS au pouvoir est long.
Rien de nouveau, tonton Mitterrand a été en son temps, lui aussi, un cerbère aux dents acérés. Il est inutile de rappeler ici la longue carrière de ce fervent collaborateur, colonialiste convaincu et bourreau du peuple Algérien.
Bref, s’il fallait une preuve de plus que le PS sert les intérêts du patronat, le premier ministre en a donné une belle hier dans son discours qui ne fut qu'une longue symphonie à la gloire des exploiteurs, un engagement pris de la part du gouvernement.
Et oui, ce dernier ne compte pas changer de cap. Bien au contraire, il assume pleinement son rôle de serviteur politique des intérêts économiques de la bourgeoisie et rassure le patronat, qui, rappelons le, n'a jamais bien été inquiet sur le fait que ce sera aux travailleurs et travailleuses de payer la crise que les exploiteurs ont provoqué.
Cela nous annonce une nouvelle période de vaches maigres, car si le gouvernement distribue les pépites dorées aux patrons, il faut bien que la richesse soit créée et pour cela, point de miracle. C'est notre classe qui va continuer à trimer. Pour eux, les lendemains qui chantent ; pour nous, les journées de travail prolongées, les salaires à la baisse, l'âge de la retraite encore et toujours reculé. Pour eux, les petits fours et les rendez vous à Matignon ; pour nous les licenciements, et les fins de mois difficiles.
Contrairement à ce que déclare Valls, ce sont bien les travailleurs et travailleuses qui créent les richesses par leur travail et non les patrons. En effet, c'est par notre travail que nous ajoutons de la valeur aux marchandises, c'est à dire que nous transformons une somme de produits de bases en une marchandise manufacturée à valeur ajoutée. Une palette de parpaing ne se transforme pas en maison par magie, il faut pour cela que des ouvriers et ouvrières se mettent au travail pour bâtir le logement. Sans l'acte de production, le parpaing reste parpaing et le patron n'a plus qu'à dormir sous la palette... Lui, il ne crée rien, il ne sert à rien, il se contente juste de capter la plus value de notre travail, il ne nous reverse que le strict minimum pour assurer la reproduction de nos forces et s'accapare le reste des richesses que nous avons créé. Alors, quand le ministre dit :"Cessons d’opposer systématiquement ! D'opposer Etat et entreprises ! D’opposer chefs d’entreprise et salariés; organisations patronales et syndicats !", il cherche à nous endormir. Il n'y a aucun intérêt commun entre exploités et exploiteurs. Les rapports que nous entretenons avec nos patrons ne peuvent être régis que par une lutte à mort pour se dégager de la servitude dans laquelle ils nous maintiennent !
Bien sûr, les patrons peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car le PS assure volontiers le service après vente de la politique économique des exploiteurs. Si nous nous révoltons, les flics bien dressés viendront faire taire nos révoltes ouvrières, et si cela ne suffit pas, les nervis fascistes rodent dans les coins pour prendre la relève en cas de besoin.
Le patronat sait reconnaître ses amis, rien d’étonnant donc à ce que Pierre Gattaz, Président du MEDEF, déclare à propos du discours de Valls :
"C'est un discours de lucidité, de pragmatisme, de clairvoyance beaucoup, de courage. Il a fait sauter des tabous aujourd'hui."
Face à cela, ne nous trompons pas d'ennemi. Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Notre émancipation ne viendra pas du jeu électoral et encore moins des discours fascistes du FN. Notre liberté, nous l'obtiendrons grâce à la force de nos organisations. Ne nous réfugions pas derrière des «partenaires sociaux » qui depuis longtemps ont trahi notre cause. Il est temps de prendre nos affaires en main et de relever la tête. C'est nous qui faisons tourner la société, nous devons la diriger. Mais pour cela, il n'y a qu'une solution : arracher par la violence le pouvoir politique à la bourgeoisie. Il faut dès à présent nous organiser et bâtir le parti communiste dont notre classe a besoin. Pas celui des escrocs du front de gauche mais bien celui des maoïstes. C'est à cet objectif que répond notre processus d'unification.
Notre émancipation ne pourra être le fruit que d'une révolution par la voie de la guerre populaire. Un processus organisé sous la direction d'un parti communiste MLM, visant à mettre le pouvoir entre les mains de la classe ouvrière.
A BAS LE MEDEF ET SES LARBINS DU PS !
CE N'EST PAS AU PEUPLE DE PAYER LA CRISE !
ORGANISONS-NOUS POUR VAINCRE !
Bloc Rouge (Unification des maoïstes)