Nous nous félicitons de la réussite du festival « Lyon antifa fest » qui a eu lieu les Vendredi 13 et Samedi 14 décembre. Ce festival était organisé par le collectif des 25 interpellé.e.s du 9 mai 2013 à Lyon, en soutien à nos camarades inculpé.e.s, ainsi qu'à notre camarade Clément Méric, assassiné par des fascistes le 5 juin dernier.
Ce festival a été un succès en terme de fréquentation, a permis à de nombreux et nombreuses antifascistes venu.e.s des quatre coins de l'Etat français et de Suisse de se rencontrer et de discuter. Y participer, c'était également montrer que contrairement à ce que les fascistes pensent, non, Lyon n'est pas fasciste, que l'on peut encore y organiser des événements culturels progressistes. Pour les communistes, la culture n'est pas politiquement neutre, elle est vectrice d'idéologie, idéologie bourgeoise ou idéologie prolétarienne. Nous pensons qu'il est juste d'organiser des événements culturels promouvant la culture populaire dans sa diversité, même si bien sûr le terrain politique reste principal pour lutter contre les fascistes. C'est d'ailleurs l'occasion pour nous de réaffirmer nos positions par rapport à la lutte antifasciste à Lyon.
Nous tenons par ailleurs à déclarer encore une fois notre totale solidarité à la base et dans l'action avec celles et ceux qui luttent contre les fascistes à Lyon comme ailleurs.
Pourquoi ce festival ?
Le 9 mai, deux rassemblements ont été organisés par l'extrème droite lyonnaise en hommage à un militant fasciste décédé. Un rassemblement avait alors été organisé par les antifascistes, afin de s'opposer aux groupuscules fascistes qui souhaitaient une fois de plus occuper la rue. A peine arrivés sur les lieux, nos camarades ont été chargé.e.s par les CRS et la BAC et encerclé.e.s, 25 d'entre eux.elles ont été interpellé.e.s et mis.e.s en garde à vue pendant 21 à 42 heures. Le rassemblement fasciste, pas plus autorisé que le notre, a pu se tenir comme ils l'avaient prévu, soulignant la concilliation entre l'Etat et les groupes fascistes.
Accusé.e.s de participation à un rassemblement non autorisé, de participation à un regroupement armé en vue de commettre des violences sur personnes ou des dégradations, de violence sur agent et de refus de se soumettre aux relevés d'identification (ADN, empreintes,...) pour certain.e.s, nos camarades antifascistes ont besoin de soutien pour leur procés.
Nous revendiquons l'abandon de toutes les charges contre les 25 inculpé.e.s.
Le 5 juin dernier, Clément Méric, militant libertaire, membre de l'action antifasciste Paris banlieue et militant syndical au sein de la fédération Solidaires Etudiant.e.s-SL, a été assassiné par une bande de militants affiliés à IIIème voie, groupuscule ouvertement fasciste.
Les fascistes, nervis de la bourgeoisie !
Les tenants de "l'antifascisme républicain" voudraient nous faire croire que dans cette affaire, l'Etat, la justice, sont neutres et qu'en faisant pression sur les autorités, on pourrait calmer les fascistes.
Or, l'histoire lyonnaise montre tout autre chose. La violence fasciste et la violence policière se sont accentuées brutalement à Lyon après les événements de la réforme des retraites où pendant plusieurs jours, la jeunesse et les ouvriers et ouvrières lyonnais-e-s ont défié vaillamment la police. Cette brusque montée des groupes fascistes n'est pas innocente. Il fallait, pour l'Etat, briser le mouvement révolutionnaire lyonnais par la terreur policière et fasciste, le pousser à une retraite en désordre... et exiger des militant.e.s lyonnais.e.s qu'ils et elles se laissent tenir en laisse par l'Etat en l'échange d'une illusoire protection.
Comme il fallait, l'année dernière, laisser traîner l'adoption du mariage pour tous et toutes pour que déferlent les réactionnaires homophobes dans les rues (il a fallu, après plusieurs mois de manifestations fascistes, que les JN s'approchent du local du PS pour que le préfet ponde un malheureux communiqué). Cela permettait de rendre invisible les luttes des ouvriers et ouvrières (PSA Aulnay, Goodyear), de faire passer l'ANI tout en permettant au PS de se présenter comme progressiste et de menacer physiquement les militant.e.s progressistes et révolutionnaires. Les agressions fascistes, racistes, lesbo-homophobes et transphobes se multiplient dans tout l'Etat français.
Aujourd'hui, le PS a tout intérêt à agiter le spectre du FN pour se porter garant de la démocratie lors des élections municipales.
Le capitalisme est un système qui n'en finit pas de pourrir. La crise s'accentue et frappe de plein fouet la société, l'impérialisme français se retrouve en but à des concurrents. Dans leur tentative de faire tourner la roue de l'Histoire à l'envers, les capitalistes commettent agressions militaires, fascistes et policières. Afin d'assurer le maintien de son pouvoir de classe face aux mobilisations et aux mouvements de travailleur.se.s et des classes populaires, la bourgeoisie n'hésite pas, comme elle l'a toujours fait, à trahir ses propres lois, à laisser paraître que derrière les discours sur la démocratie, c'est de dictature de la bourgeoisie qu'il s'agit toujours.
Or, force est de constater que face aux agressions de la bourgeoisie, il n'existe pas un camp conscient et organisé, le camp du prolétariat. C'est sur cette faiblesse que les groupuscules jouent. Par leur propagande raciste, islamophobe, antisémite, homophobe, lesbophobe, transphobe, sexiste, ils minent un peu plus l'unité des classes populaires. Ils réunissent ceux et celles qui préfèrent faire front avec la bourgeoisie contre leur propre camp. Ce sont des nervis de la bourgeoisie. Ce sont des supplétifs de la police contre les mouvements révolutionnaires.
"Travail - Famille - Patrie", ces lettres peintes par les Jeunesses nationalistes le long de l'autoroute A7 résument leur vision du monde. Leur projet passéiste, est celui d'un rêve, d'un fantasme du retour d'une France où tout mouvement revendicatif est écrasé, où la classe ouvrière est intégralement soumise au patronat, par le fer et le sang.
Quelle que soit leur forme, quels que soient les drapeaux qu'ils agitent, au final, leur seul projet est celui d'une unité autour du patronat, autour des éléments les plus chauvins et les plus réactionnaires de la bourgeoisie.
Les "menaces" qu'ils brandissent, hier la menace bolchevique, le complot juif, ou aujourd'hui le péril jaune, européen, américain... et l"'islamisation", leur fer de lance, ne font qu'une chose, c'est servir la division des classes populaires contre leurs exploiteur.se.s, contre leurs vrais ennemis, les capitalistes et la bourgeoisie.
Où en est on à Lyon ?
Depuis quelques semaines, la répression s'est encore accentuée sur Lyon comme partout ailleurs : de nombreux squats ont été expulsés illégalement, des immigré.e.s sans-papiers ont été envoyé.e.s en centre de rétention et expulsé.e.s et de nombreux.ses camarades ont été interpellé.e.s, matraqué.e.s, gardé.e.s à vue, etc... L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré.e.s, notamment des Roms. A Oullins, c'est la mairie qui a organisé une manifestation raciste, réprimant violemment les opposant.e.s. La préfecture veut éliminer les "éléments gênants" et se sert donc de la police pour maintenir l'ordre bourgeois. L'Etat se démasque de plus en plus pour ce qu'il est dans le fond : une machine d'oppression, conçue, construite, montée de toute pièce par une classe pour en opprimer une autre.
Reconstruisons le camp du prolétariat !
La question antifasciste n’est pas une question morale, de « gentil.le.s » contre « méchant.e.s » contrairement à ce que les "antifascistes de salon", toujours prêt.e.s à aller collaborer avec la préfecture, prétendent. C'est une question de la lutte des classes. Il existe des intérêts contraires entre celles et ceux qui n'ont pour vivre que leur force de travail à vendre et celles et ceux qui font du profit sur notre travail. Les capitalistes sont prêt-e-s à utiliser la violence pour nous faire plier et continuer à faire plus de profit. L'antifascisme ne peut être qu'indépendant politiquement de l'Etat et des partis bourgeois. Nous avons besoin d'organiser la défensive de classe contre la répression fasciste et les tentatives de divisions.
Le fascisme n'est pas pour aujourd'hui, ni pour demain, mais la dictature de la bourgeoisie est déja présente et s'intensifie. Des années de reflux de la conscience de classe rendent la classe ouvrière et le prolétariat poreux aux idées réactionnaires. Nous, communistes, pensons qu'il est indispensable que se reconstitue le camp du prolétariat, que dans la lutte contre les capitalistes, il retrouve son unité, la conscience de ses intérêts communs. Les capitalistes représentent une classe pourrissante tandis que nous représentons l'avenir : solidaires et organisé.e.s, nous saurons les faire plier.
Face à la dictature du capital et de ses pantins, unité populaire, révolutionnaire, solidaire !
Face aux fascistes, face à l'Etat bourgeois et répressif, ripostons !
Solidarité à la base et dans l'action !
NI OUBLI NI PARDON
OCFR / PCMF