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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 00:18
Dénonçons la complicité de l'Etat français dans la répression contre le peuple kurde !

Un an après l'assassinat de Sakine CANSIZ, Fidan DOGAN et Leyla SOYLEMEZ, exigons la vérité

Trois militantes kurdes ont été froidement exécutées il y a maintenant un an alors qu’elles se trouvaient dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan (CIK). Il s’agit de Sakine CANSIZ, une des co-fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ; Fidan DOGAN, présidente du CIK ; Leyla SOYLEMEZ.

Nous nous mobilisons aujourd'hui avec les camarades kurdes car en tant que militant-e-s vivant dans l'Etat français, nous refusons de laisser assassiner impunément des militantes étrangères sur notre sol. Nous voulons que celles et ceux qui fuient la répression dans leur pays puissent trouver la sécurité chez nous. Nous ne faisons pas confiance à l'Etat pour qu'il garantisse la sécurité des réfugié-e-s politiques progressistes sur son territoire, nous pensons que c'est aux militant-e-s et à la classe ouvrière de l'Etat français de serrer les rangs autour des réfugié-e-s politiques. C'est la solidarité de classe qui garantit que notre pays soit une terre d'asile pour elles et eux, et non pas l'Etat.

D'autre part, nous ne faisons pas non plus confiance à la justice bourgeoise pour qu'elle fasse la lumière sur l'assassinat des trois militantes kurdes. Nous refusons de nous contenter de l'incarcération d'un exécutant. La responsabilité de cet assassinat, c'est sur l'Etat turc que nous la portons. Nous accusons également la France de complicité avec ces assassinats. En effet, la France entretient des liens économiques avec la Turquie et est engagée politiquement dans le soutien à la politique de répression meurtrière qu'elle fait subir à ses opposant-e-s kurdes, communistes, alevis, LGBT. La Truquie a récemment demandé l'extradition de Pinar Selek, militante LGBT condamnée à perpétuité en Turquie, et nous la soutiendrons si besoin est.

Les rapports entre l'Etat turc et le PKK

En ce début d’année 2013, les autorités turques poursuivaient pas-à-pas les pourparlers engagés fin décembre avec Abdullah ÖCALAN, chef du PKK emprisonné sur l’île d’Imrali depuis 1999. Le dialogue entre le leader kurde et les services de renseignements turcs, est présenté comme intégrant « un processus de paix » devant mettre fin aux affrontements armés. Ce processus de paix a été initié suite à la grève de la faim de 10 000 prisonniers politiques en Turquie qui dénonçaient les conditions d'incarcération d'Abdhullah ÖCALAN. L’accord de principe étant le désarmement du PKK en échange de droits accordés à la minorité kurde par une refonte de l’Etat (nouvelle constitution). Or ni les Kurdes ni les forces progressistes et communistes de Turquie n'étaient dupes : chacun est conscient des manœuvres de l’Etat turc en vue d’éradiquer une bonne fois pour toute le mouvement kurde de libération nationale.

L'entrée en pourparlers ne signifie pas l'arrêt de la répression de la part de la bourgeoisie, comme nous l'apprend l'exemple basque. Nous rappelons que des militants basques continuent d’être arrêtés et incarcérés en France et en Espagne via une étroite collaboration des services de polices des deux pays. D’ailleurs, le Premier ministre turc, Recep Tayyip ERDOGAN, exclue toute hypothèse de libération du leader kurde de même qu’une amnistie générale au profit des prisonniers politiques kurdes.

Il est évident que l'assassinat des trois militantes kurdes à Paris est lié à ce contexte de négociations.

Les négociations se sont poursuivies. Au mois de Mars dernier, Abdhullah ÖCALAN a appelé le PKK à la trêve, la quatrième depuis le début de la lutte armée en 1984. ÖCALAN est toujours en prison, de même que les militant-e-s kurdes incarcéré-e-s dans les prisons de l'Etat Turc. Ils ont été rejoint par les militant-e-s arrêté-e-s pendant l'important mouvement qui a vu s'affronter la jeunesse et la police autour de la place Taksim. Avec la crise du capitalisme, les contradictions de classe s'approfondissent encore plus en Turquie. Le gouvernement d'ERDOGAN, de plus en plus violemment réactionnaire, est aujourd'hui remis en question.

La France complice de la répression en Turquie

Lorsque Nicolas Sarkozy faisait des appels du pied à la communauté arménienne en période pré-électorale autour de la question du génocide arménien, cela était encore une fois une hypocrisie incroyable. En effet, derrière les déclarations droit-de-l'hommistes de nos gouvernants, dans les faits, c'est un soutien à la répression en Turquie comme sur son territoire qu'apporte la France à la Turquie.

En octobre 2000, des centaines de prisonnier-e-s politiques turc-que-s et kurdes ont entamé une grève de la faim et de la soif, souvent jusqu’à la mort pour empêcher la construction de prisons cellulaires de type F, prisons laissant les détenus totalement à la merci de leurs geôliers et permettant la « torture blanche » par isolement sensoriel. Deux mois plus tard, l’armée et la police ont donné l’assaut à une vingtaine de prisons pour casser le mouvement, massacrant 28 prisonnier-e-s. Ces prisons avaient été vendues à l’État turc par le gouvernement Jospin, un gouvernement qui se voulait « de gauche » d’un pays qui se voulait « le pays des droits de l’homme ».

Depuis, la collaboration de l’État français avec l’État turc ne s’est pas démentie, cette collaboration n’est pas une simple complicité mais bien une coopération dans la lutte contre les forces révolutionnaires, ennemi commun des deux États.

La Turquie comptait 8010 prisonnier-e-s politiques en 2011 (chiffre officiel), 96 journalistes prisonnier-e-s en 2012, deux records mondiaux, et pourtant l’État français continue à considérer la Turquie comme un « pays sûr » et à piétiner les droits des réfugié-e-s politiques turc-que-s et kurdes. En 2011, des accords, signés entre le ministre français des affaires étrangères Claude Guéant et son homologue Turc Idris Naim Sahin, instauraient une collaboration judiciaire poussée entre les deux États en matière de « traitement » des militants politiques Kurdes sur le sol français. Ces accords n'ont pas été remis en cause par Manuel Valls.

Mieux : non content d’expulser ces réfugié-e-s, l’État français les emprisonne. Il y a aujourd’hui 300 prisonnier-e-s politiques originaires de Turquie et du Kurdistan-Nord dans les prisons françaises, comme notre camarade Nezif Eski qui a fait une longue grève de la faim au printemps dernier pour protester contre les fouilles corporelles déshonorantes des matons de Fresnes.

Si les militant-e-s communistes et progressistes de Turquie et du Kurdistan-Nord sont impitoyablement traqué-e-s par l’État français, les assassins gouvernementaux et fascistes turcs jouissent par contre d’une impunité quasi-totale sur le territoire français. Ainsi le 21 janvier 2012, une manifestation contre la reconnaissance du génocide arménien a réuni tout le gratin de l’extrême-droite turque de France et des pays voisins, avec la bénédiction de la préfecture. Le criminel international Yusuf Ziya Arpacik, responsable de nombreux meurtres et attentats pour le compte de l’organisation fasciste politico-mafieuse des « loups gris » a ainsi pu tranquillement venir de Turquie, manifester et rencontrer ses réseaux sur place. Tout cela au vu et au su de la police antiterroriste française (DCRI) qui s’est contenté de faire fuiter une note interne dans la presse pour prouver que tout était sous contrôle. Tout était tellement sous contrôle que, moins d’un an plus tard, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbin) et Leyla Soylemez étaient lâchement exécutées d’une balle dans la tête en plein Paris.

Nous exigeons que la lumière soit faite sur cet assassinat et affirmons une fois de plus notre soutien au peuple kurde. Nous appelons toutes les forces communistes et progressistes à se joindre aux initiatives qui ont lieu afin de protester contre cet acte barbare. Nous devons faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. Nous devons être solidaires avec tous les peuples opprimés du monde, nous opposer à la participation de la France à la répression contre ces peuples. Nous devons opposer à l'Etat français un rapport de force qui l'oblige à ne plus laisser commettre ces assassinats sur son territoire.

Contre la répression, construisons la solidarité entre les peuples !

Dénonçons la complicité de l'Etat français dans la répression contre le peuple kurde !

 

PCFM/OCFR

 
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