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dr anticolonial

 

A l'occasion de la semaine anti-coloniale (voir http://www.anticolonial.net/), nous publions un numéro spécial du Drapeau Rouge.

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CONTRE  LE COLONIALISME MODERNE ET SES VALETS ! UNITE !


La France a une longue histoire colonialiste. Son colonialisme a pris plusieurs formes au cours de l’Histoire mais son but a toujours été le même : servir la classe dominante. Nous allons donc voir brièvement son évolution depuis le XVIè siècle jusqu’à nos jours.

 Sous François 1er, Cartier prend possession du Canada et du St. Laurent. Il occupera également la baie de Rio, la Floride et la Caroline et sera battu dans la bataille contre le Portugal (Rio) et contre l’Espagne (Floride et Caroline). Sous Henri IV, l’Acadie (partie du Canada) est démantelée par les Anglais (première moitié du XVIIè siècle). En 1608, Champlain, allié aux algonquins et hurons (peuples autochtones), fonde le Québec.

Richelieu, au XVIIè siècle, étendra les comptoirs et les territoires coloniaux français. Avec l’aide de compagnies privées, les Antilles seront partagées (Guadeloupe, Martinique, Haïti, St Domingue) et un privilège commercial sera accordé à la Compagnie d’Orient (future Compagnie des Indes Orientales) à Madagascar. Les compagnies organisent le trafic avec les côtes africaines. Finalement, à la mort de Richelieu en 1642, les colonies sont délaissées et les Antilles vendues à des propriétaires individuels.
   
Le premier empire colonial (1661-1763)

Colbert, adepte du mercantilisme, considère qu’il faut avoir un stock monétaire important par le développement des exportations et la réduction des importations. Les colonies apporteront les matières premières que la métropole utilisera sans perdre de monnaie et les exportations, elles, permettront l’accumulation de la monnaie.

Les colonies doivent avoir un commerce exclusif avec la métropole. Colbert crée en 1664 deux grandes compagnies par actions : la Compagnie des Indes occidentales (pour l’Atlantique) et celle des Indes orientales (pour l’Océan indien). Le Canada est réintégré au domaine royal, un régiment y est envoyé, la colonie se développe. En 1760, il y a 70.000 français cultivateurs le long du St. Laurent. Les trappeurs pénètrent chez les indiens pour faire le commerce des peaux qui rapportent un gros profit. Le Mississipi et le pays du Haut Missouri sont découverts (1673 et 1680), puis c’est la prise de possession de la Louisiane (1682). En 1718 est créée la Nouvelle Orléans. 11.000 blancs et 7.000 noirs (esclaves) y résident en 1769. Le « domaine » s’étend jusqu’aux Rocheuses (1731-1743). Les Antilles, St. Domingue sont peuplés de français et de noirs d’Afrique esclaves (10 fois plus nombreux) qui cultivent café, tabac et canne à sucre pour les nobles et les financiers. Des comptoirs sont créés à St. Louis, sur l’île de Gorée. André Brüe remonte le Sénégal et organise un trafic d’or et de cuivre. La traite des esclaves est le principal « commerce » (20.000 à 30.000 esclaves trafiqués tous les ans).

En 1674 Madagascar est abandonné. Les îles Bourbon (Réunion) et de France (Maurice), sont des bases navales. Elles vont se développer par la culture du café et de la canne à sucre, en utilisant des esclaves. La Compagnie des Indes Orientales fonde des comptoirs à Sürat, Pondéchiry, Mahé, Karikal, Yanaon, Masulipaam, Chandernagor qui exportent tissus indiens, thé, porcelaines chinoises, café d’Arabie,… L’Empire des Grands Moghols se décompose, ce qui permet en 1741, à Dupleix de s’installer au Deccan et de contrôler 30 millions d’habitants sur 800 kilomètres de côtes. Les anglais interviennent, Dupleix est rappelé et ses acquisitions perdues.

La perte des colonies (1763-1830)

Par des traités successifs (Utrecht – 1713 et Paris – 1763) et des défaites militaires, la France perd l’Acadie, Terre-Neuve, baie d’Hudson, Antilles, puis le Canada (cédé à l’Angleterre), le Sénégal, la Louisiane (reprise puis cédée aux Etats-Unis),… La France conserve cinq comptoirs en Inde, la Guyane, St Domingue, la Martinique, la Guadeloupe et les Mascareignes qui font la richesse de Nantes, Bordeaux et La Rochelle grâce au commerce triangulaire. En 1783, au traité de Versailles, la France obtient Tobago et recouvre ses comptoirs du Sénégal.

Pendant la Révolution de 1789, les « Amis des noirs » se heurtent aux représentants des « Grands Blancs » des colonies. L’autonomie accordée par la Constituante aux colonies amène la révolte des Noirs qui n’ont pas droit de vote. En 1794, l’esclavage est aboli, les colonies divisées en départements, les habitants deviennent des citoyens.

Napoléon, en 1798, établit un protectorat éphémère en Egypte et rétablit l’esclavage aux Antilles. Les Noirs de St. Domingue se révoltent et chassent les Français. Les Anglais occupent les autres Antilles et les Mascareignes. Au traité de Paris, la France cède à l’Angleterre Tobago, Ste. Lucie et l’Ile de France (Maurice). Il ne reste plus de l’empire colonial français que la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane quasi déserte, la Réunion, St. Pierre et Miquelon, deux comptoirs au Sénégal ruinés par l’abolition de la traite et les comptoirs en Inde. En 1815, la République d’Haïti sera reconnue par la France, mais les anciens esclaves devront dédommager les colons. Cela va être la cause de la misère et du sous-développement actuel d’Haïti.

Le renouveau et l’expansion de la colonisation française

En 1830, la prise de l’Algérie va ouvrir la voie à l’expansion des colonies en Afrique, Asie du Sud-Est et en Océanie. Ainsi, au XIXè siècle se sont le Gabon, le Sénégal, le Congo, la Tunisie, le Tchad, le Niger, Dahomey, la Haute-Volta, la Somalie, Madagascar, Mayotte et les Marquises qui vont être soumis au joug du colonialisme français en Afrique. En Asie, à la fin du XIXè, la France va conquérir une partie de la Chine, la Cochinchine, puis l’Indochine (Viêtnam, Laos, Cambodge). En Océanie, dès 1853, la Kanaky est conquise. Au début du XXè siècle, c’est le Maroc, le Togo, le Cameroun et le Moyen-Orient qui vont subir l’expansion coloniale française.

La transformation du colonialisme « à l’ancienne » en colonialisme moderne

La France était à la tête d’un grand empire colonial ayant réduit en esclavage une partie de la population d’Afrique, d’Océanie et d’Asie. Elle a imposée des colonies de peuplement, son modèle de « démocratie », ses lois contre les peuples dominés, pour s’assurer leur fidélité et propager et imposer la langue et la culture françaises.

Contre les luttes des peuples opprimés, la politique de la « canonnière » a fait place au droit d’ingérence humanitaire, suite aux échecs politiques et militaires en Indochine et Algérie. La France a passé des accords décolonisation pour favoriser la formation d’une élite : la bourgeoisie compradore et bureaucratique, qui retire des royalties du droit d‘extraction, de la transformation et de la commercialisation des matières premières, de l’implantation des multinationales, de l’importation de produits finis, de la dépendance alimentaire, bref, de la mise à sac des pays opprimés par l’impérialisme, ce que l’on peut définir comme le colonialisme moderne. Cette classe est au service direct des impérialistes. Elle ne veut pas l’indépendance nationale réelle alors que chaque pays, pour sa libération du joug impérialiste, doit tendre vers l’autosuffisance.

La paysannerie ruinée par cette politique doit quitter la terre, s’installer en ville dans l’espoir d’un travail hypothétique et remplit les bidonvilles. Les jeunes fuient vers l’Europe pour tenter d’y trouver du travail pour faire vivre leur famille. Des centaines de milliers sont contraints de travailler sans papiers, sans droits. 

La France compte 7 à 8 millions de personnes issues des anciennes colonies. Elles sont victimes de discriminations et ont pourtant participé à l’édification économique de la France et enrichi sa culture. La première vague d’immigration issue des colonies date de1914 (132.000 Nord-Africains et 49.000 indochinois) pour travailler dans les manufactures d’armement, sans compter les engagés « raflés » qui serviront de chair à canon. Beaucoup seront renvoyés dans leur pays d’origine. A partir de la reprise économique des années 20, le recours à la main d’œuvre étrangère est important. En 1931, les travailleurs immigrés représentent 6,59% de la population (toutes nationalités confondues). La crise de 1930 suspend l’immigration, il y a des renvois. En 1945, les Algériens sont recrutés comme O.S (bâtiment, industrie, mines,…). Ils vivent dans des bidonvilles comme à Nanterre. De 1954 à 1962 des familles algériennes fuyant la guerre émigrent (500.000).

La grande grève de 1968 a permis l’élection de délégués syndicaux immigrés. De 1968 à 1973, l’agitation d’extrême gauche, particulièrement celle des maoïstes de la Gauche Prolétarienne et du Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA) qui lui était lié, permet de supprimer les bidonvilles, d’obtenir la carte de travail de dix ans. Durant cette période, les diverses nationalités d’immigrés ne sont pas traitées de la même façon. Les maghrébins sont précarisés à tous les niveaux : hommes seuls en foyer, regroupement familial interdit, clandestins refoulés, logés dans les foyers Sonacotra, baraques de chantiers pour éviter la venue des familles, etc. En 1970, c’est l’arrivée des turcs dont une bonne partie de réfugiés politiques qui travaillent dans la confection, dans l’hôtellerie, le bâtiment,…, souvent non déclarés. En 1973, le gouvernement algérien suspend l’immigration à cause d’incidents racistes. Les grèves des travailleurs immigrés employés dans les travaux dangereux et pénibles sont suivies massivement. Il n’y a pas encore de chômage massif. Puis va succéder une immigration provenant d’Afrique Noire. En 1982, 70.000 sans papiers sur 200/300.000 seront régularisés.

Les gouvernements se sont succédés, mais l’Etat lui n’a pas changé. C’est toujours un Etat capitaliste et impérialiste qui continue à exploiter le prolétariat (qu’il soit « de souche » ou immigré) et les couches populaires, à piller les pays dominés avec l’accord des bourgeoisies locales. Les immigrés avec ou sans papiers et les français issus des ex-colonies sont discriminés, réprimés, harcelés par l’Etat policier, sa justice et sa police. Les travailleurs immigrés sans papiers se révoltent contre leurs conditions de travail et de logement pour obtenir des droits.

 Le processus de restauration du capitalisme en URSS, dans les ex-pays socialistes et en Chine a provoqué une remise en cause du communisme et a conduit à un délitement de la pensée marxiste et à celles des idéologies tiers-mondistes et nationalistes arabes. Comme il n’y avait plus de grand projet, s’est opéré un repli vers les communautés religieuses, culturelles et ethniques. Les notions de classes ou d’engagement politique ont été remplacées par une logique de groupes affinitaires.

Cette situation est temporaire, la lutte de classes ne s’arrête pas. Les attaques de l’Etat capitaliste redoublent : licenciements et délocalisations massives, baisse du pouvoir d’achat, démantèlement des services sociaux et privation partielle, attaques contre la Sécurité sociale, les retraites, durcissement de la répression contre les jeunes, chasse aux immigrés, montée de l’idéologie fasciste à travers une forme rampante, le fascisme moderne.

 La lutte acharnée des monopoles capitalistes précipite des centaines de millions d’hommes et de femmes vers la misère absolue. Celle-ci concerne en France 7 millions de personnes (dont une forte proportion d’immigrés). Il y a en France 2 millions de logements vides, leur réquisition permettrait de loger l’ensemble des mal-logés.

Les patrons bourgeois exploitent les prolétaires et travailleurs, français ou immigrés. C’est le même ennemi qu’il faut combattre, dans l’Unité. Dans la construction de cette Unité, pour la conquête du pouvoir et l’instauration du socialisme, nous devons écarter les conciliateurs de tous poils. Seule la lutte pour le socialisme puis le communisme peut résoudre nos problèmes, parmi eux les séquelles du colonialisme ici, mais aussi dans nos pays d’origine.
Nous devons nous lancer des vagues de plus en plus puissantes contre l’Etat policier, contre la montée du fascisme moderne en Europe et contre les bourgeoisies compradore et bureaucratique dans les pays opprimés.

Sans organisation prolétarienne à la tête du front populaire, pour renverser la bourgeoisie, il est impossible d’atteindre notre but : une société sans exploitation ni oppression où la production de biens matériels et intellectuels serviront à la satisfaction des besoins de tous, alors seront effacé à jamais les séquelles de la colonisation.

A BAS LE COLONIALISME MODERNE ! A BAS LA DISCRIMINATION ISSUE DU COLONIALISME !
A BAS LE FASCISME MODERNE ET L’ETAT POLICIER !
A BAS L’IMPERIALISME FRANÇAIS ET LES AUTRES IMPERIALISTES !
A BAS LES BOURGEOISIES COMPRADORE ET BUREAUCRATIQUE !
PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS !


PC maoïste de France

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