Les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’Hypercacher ont suscité un juste rejet par les masses de l'extrémisme islamiste.
Des manifestations républicaines sont organisées dans toute la France.
Nous n'avons pas participé à ces marches républicaines, comme de nombreuses personnes qui sont en opposition à l'appel à l'union nationale et qui dénoncent la responsabilité première des politiques gouvernementales successives dans l'origine de ces attentats.
En effet, nous autres maoïstes ne pouvons pas nous associer aux partis bourgeois qui sont à la source de l’exploitation des peuples du monde, qui distillent le racisme via leurs médias et leurs écoles et contribuent à discriminer les minorités. Nous ne pouvons non plus nous associer aux représentants et représentantes des classes dirigeantes de nombreux pays qui ont le sang de leur propre peuple ou d’autres peuples d'autres pays sur les mains.
Participer à ces manifestations et appeler à « l’unité nationale » ce serait faire croire au prolétariat que nous avons des intérêts communs avec la bourgeoisie et son Etat. C’est signer un chèque en blanc à la bourgeoisie, d’autant qu’elle a déjà annoncé via Valls qu’elle allait profiter de la situation pour tenter de faire passer de nouvelles lois liberticides qui seront immanquablement utilisées contre les révolutionnaires en les assimilant aux terroristes.
Bien sûr, les mobilisations sont indéniablement populaires mais la question importante est de savoir qui dirige ces manifestations. C’est la bourgeoisie !
Elles sont certes importantes, mais il faut les regarder en fonction des moyens de propagande déployés par l’Etat et les médias bourgeois. On retrouve le même appareil qui est utilisé de manière soft tout au long de l’année et qui avait été lancé à plein régime en 2002 pour donner un chèque en blanc à Chirac et museler le prolétariat durant tout le quinquennat.
Il faut bien comprendre que cette injonction à aller manifester n’est en somme qu’une injonction à soutenir ce système qui nous opprime et qui favorise la montée du fascisme en France ou à l’étranger.
Aujourd’hui, Daesh n’occupe pas la France et ne la menace même pas sérieusement. La menace principale, c'est le développement du fascisme sous une forme moderne, adaptée aux conditions sociales et historiques d'aujourd'hui. Ce développement, les gouvernements bourgeois successifs en portent la responsabilité par leurs politiques anti-ouvrières et anti-populaires et par l'enracinement du racisme d'Etat. Le climat islamophobe qui se développe prépare une base de masse au développement des forces fascistes, FN en tête.
D'autre part, nous ne pouvons défiler avec les responsables de l'origine de ces attaques. La cause principale de ces attaques, c'est la politique extérieure de l'impérialisme français menée aux côtés de ses alliés à plus ou moins long terme. Il pratique soit des guerres d'agression pour piller les ressources des pays dominés, soit des interventions directes ou indirectes en jouant sur les contradictions culturelles, ethniques, tribales, religieuses, bref, en menant la politique du « diviser pour mieux régner », pour favoriser l'accession au pouvoir de la clique qui servira au mieux ses intérêts. C'est ainsi que l'impérialisme a armé, formé et aidé au développement des terroristes agissant soi-disant au nom de l'islam.
La politique de l'impérialisme français a semé la misère sur toute la planète au nom de la démocratie. La frange réactionnaire de la lutte contre les agressions impérialistes a alors eu toutes les raisons de se développer, comme en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie, etc. s'appuyant d'une part sur le sentiment religieux des masses et d'autre part sur la légitime lutte contre les agresseurs.
Le camp révolutionnaire dans ces pays, pris entre plusieurs feux, n'a pour l'instant pas réussi à se développer suffisamment pour contrer l'influence des réactionnaires religieux dans la légitime lutte contre les agressions impérialistes.
Cependant, malgré sa faiblesse, le camp révolutionnaire existe et se développe également, définissant comme ennemis à la fois l'impérialisme et les réactionnaires religieux. Le « point chaud » aujourd'hui se trouve à Kobané où nos Camarades combattent les armes à la main contre Daesh.
L'impérialisme applique « diviser pour mieux régner » à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur. Ne tombons pas dans le panneau du soi-disant « choc des civilisations », ou de quelconque « guerre », qu'elle soit au nom de la lutte contre le terrorisme ou au nom de la religion. La seule guerre que nous devons mener, c'est la guerre populaire, la guerre de la classe ouvrière et des masses populaires contre la bourgeoisie.
Nous appelons les travailleurs et travailleuses, dans toutes leurs diversités, à ne pas tomber dans le piège de l'unité nationale avec les responsables de la crise, les fauteurs de guerre qui arment les réactionnaires tous bords, qui pillent le monde, qui sèment la misère et qui sont en définitive, comme ceux qu'ils prétendent combattre, des terroristes !
A « l'unité nationale », nous opposons l'Unité internationale de la classe ouvrière et des peuples opprimés !
La pression est forte, très forte même ! Cependant, il ne faut pas lâcher ! Le rôle des communistes est de tenir fermement la barre surtout pendant la tempête. Le vent tournera.
TENONS HAUT LE DRAPEAU DU COMMUNISME !
A l’UNITE NATIONALE DIRIGEE PAR LA BOURGEOISIE, OPPOSONS L'UNITE INTERNATIONALE DE LA CLASSE OUVRIERE ET DES PEUPLES OPPRIMES !
A LA MONTEE DU FASCISME, OPPOSONS LE FRONT REVOLUTIONNAIRE !
ENSEMBLE, AVANCONS DANS L'EDIFICATION DU PARTI COMMUNISTE MAOISTE !
POUR LA REVOLUTION, PREPARONS LA GUERRE POPULAIRE !
Bloc Rouge (Unification des maoïstes)
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